- Type : Bâtiments
- Etat d’avancement : Finalisé
- Autorité compétente : Administration des bâtiments publics
- Date de mise en service : Octobre 2008
- Commune(s) : Luxembourg
Présentation
La Cour de Justice des Communautés Européennes, installée initialement dans les locaux de la "Villa Vauban" située au milieu du Parc municipal à Luxembourg a emménagé, après plusieurs déménagements successifs, en 1972 dans le Palais spécialement construit pour elle par le Gouvernement luxembourgeois sur le plateau de Kirchberg. L’évolution normale des effectifs de cette institution a, dès 1979, conduit à une saturation des locaux disponibles. Pour faire face à l’augmentation des effectifs, des bureaux ont dû être pris en location dans l’immeuble Jean Monnet. Toutefois, les besoins de la Cour se sont encore accrus à la suite de l’élargissement des Communautés Europeennes (adhésion de la Grèce, de l’Espagne et du Portugal).
C’est la raison pour laquelle le Gouvernement a été autorisé à procéder, à plusieurs reprises, à la construction d’annexes (bâtiment Erasmus (loi du 25 juillet 1985), puis bâtiment Thomas More (loi du 1er juin 1989) et enfin l’annexe C (loi du 18 décembre 1990). Bien que des bureaux fussent créés dans des bâtiments préfabriqués, ainsi que loués dans le bâtiment Konrad Adenauer, l'institution continuait à manquer d'espace.
Considérant ses besoins futurs, la Cour a engagé une réflexion qui aboutit à une première esquisse prévoyant la construction de quelque 60.000 m2 de planchers. Face à l'ampleur de ce programme, une analyse urbanistique, entreprise par le Fonds d’Urbanistique et d’Aménagement du Plateau de Kirchberg, fait ressortir que les potentialités du site permettaient de satisfaire aux besoins de la Cour sur un même site et de garder une réserve de terrain pour des mesures d'extensions ultérieures.
En juillet 1999, le Palais a dû être évacué en raison de l’insalubrité de ses locaux (amiante)et des mesures indispensables au fonctionnement de la Cour ont dû être prises: déménagement des cabinets des membres de la Cour, de la bibliothèque, ainsi que la construction d’un bâtiment de substitution comme mesures de transition.
L’avant-projet sommaire, portant sur le Palais rénové et son extension, vise à répondre au besoin de l'élagissement futur de l’Union Européenne à environ 21 Etats membres dans un premier temps et à 27 Etats membres dans une phase ultérieure.
L’Etat a chargé l’architecte Dominique Perrault de la conception de la 4e extension Le projet retenu par le Gouvernement est constitué par le Palais rénové autour duquel sera construite une extension en « anneau » rectangulaire et par deux tours situées aux abords immédiats de la rue du Fort Niedergrünewald, sur l’emplacement actuel du bâtiment de l’Euratom.
Le prestige dont jouit cette haute juridiction en Europe et dans le monde constitue un atout de première importance pour la vocation européenne du Grand-Duché. L’objet du projet de loi est de fournir à la Cour les infrastructures indispensables pour accomplir la mission qui lui est conGrafiée par les traités. La charge financière de la construction de l’extension sera supportée par les Communautés Européennes.
Concept urbanistique et paysager
Quant à l’extension de la Cour, il s’agit autant d’un projet d’architecture que d’un projet d’aménagement urbain, qui devra refléter la représentativité de l’Institution Européenne. De par son ensemble architectural, le projet contribuera à la densification du quartier, auquel le Fonds d’Urbanisation et d’Aménagement du Plateau de Kirchberg entend donner un caractère plus urbain. Il s’inscrit donc dans le cadre de l’orientation générale du plateau de Kirchberg.
Le terrain d'implantation est de forme triangulaire, bordé par trois grands axes de circulation. Le boulevard Konrad Adenauer situé au Nord du site, est susceptible d'évolution tant sur le plan urbain et paysager que sur le plan d'un réaménagement de la circulation. Cette potentialité d’aménagement met en contact direct les bâtiments de la Cour avec la voirie.
Du côté de la rue Charles Léon Hammes sera aménagée une grande place, le « Parvis d’honneur », destinée à l’accueil des délégations officielles. Son aménagement sera essentiellement réservé aux piétons.
C’est le long de la rue du Fort Niedergrünewald que l’extension des bâtiments de la Cour se développera en direction de l’Est vers le bâtiment Jean Monnet. La conséquence immédiate de cette extension est la démolition du bâtiment « cube ».
Concept architectural
Le projet architectural conserve et conforte l’architecture existante. Il s’agit d’un projet qui reconnaît l’existant comme fondement du futur développement architectural de la Cour. Cette attitude respectueuse de l’histoire récente donne tout son sens institutionnel et culturel à la notion de Cour de Justice des Communautés Européennes. La conservation des édifices existants permet d’identifier les différentes strates architecturales et de les dater. Le présent projet en propose trois prolongeant l’existant :
L'ancien palais
Construit en 1970-1972 par les architectes Conzemius, Jamagne et Van der Elst, cet édifice solitaire placé sur le Plateau de Kirchberg est devenu l’image de marque de la Cour de Justice des Communautés Européennes. Construction métallique, le bâtiment est un exemple remarquable de l’architecture monumentale de l’époque. Un défaut inhérent à ce genre de construction est cependant la présence d’amiante. L’édifice sera donc décontaminé et démantelé. La structure métallique sera conservée à des fins visant à la protection architecturale de l’enveloppe du Palais existant.
A l’intérieur, l’ensemble des locaux sera restructuré. Ainsi, au niveau 2 sont créées la grande salle d’audience de 300 places et la salle de conférence de 100 places.
Le niveau 3 comporte l’accès principal du Palais pour les piétons et les VIP. Le niveau 6 incorporera deux salles d’audience de 100 places.
Toutes les surfaces respectent la séparation des cheminements entre public et privé. Le nouvel aménagement du Palais avec l’implantation de l’ensemble des salles d’audience et de la salle de conférence fera de ce bâtiment le coeur de la Cour de Justice des Communautés Européennes.
L'anneau
L’anneau enveloppant en transparence le Palais qu’il laisse apparaître en son milieu, est une construction aérienne. Posée sur une colonnade circulaire de piliers en béton armé matelée d’acier d’une hauteur de 10 mètres, une table massive supporte les deux niveaux de cet édifice, en l’occurrence les 40 cabinets des membres ainsi qu’un grande salle de délibéré. Le programme de cet ensemble architectural répond aux besoins immédiats de la Cour, mais pourra absorber la croissance du nombre d’Etats membres adhérant à la Communauté Européenne.
L’ensemble constitue la pièce maîtresse de la composition architecturale. Les cabinets des juges se trouvent sur la périphérie extérieure de l’anneau qui bénéficient de vues dégagées sur l’environnement.
La galerie
Epine dorsale de l’établissement, cet élément architectural dessert et relie, comme un passage couvert en ville, toutes les phases successives de l’édification de la Cour de Justice. Cette ligne de vie est jalonnée de lieux de convivialité : la cafétéria, le restaurant et la bibliothèque de la Cour. Les salles d’audience s’ouvriront sur elles. Ce grand lieu de communication sera baigné de la lumière du jour grâce à une grande verrière zénithale. La galerie se développe sur les trois niveaux des bâtiments.
Les tours
Deux tours de 103 mètres de hauteur et de 26 étages chacune marquent dans la silhouette du Plateau de Kirchberg la présence de la Cour de Justice. Ces deux constructions élevées accueilleront des bureaux pour les services de traduction de la Cour. Les niveaux peuvent même être reliés par un escalier intérieur, indépendamment des circulations communes.
Aucun noyau n’entrave la flexibilité de l’aménagement.
Concept technique
Parmi les quatre parties bien distinctes, chacune conserve sa particularité technologique. En matière de restructuration du Palais, il y a lieu de relever les mesures de désamiantage, de remise en état et de renforcement de certains endroits critiques tout en conservant l’originalité première de cet ouvrage. Enfin la remise en état comprend la stabilisation au feu. La façade reconstruite à l’identique après sa décontamination bénéficiera de toute la technologie de pointe. Un soin particulier sera attribué à la climatisation et à l’éclairage des salles d’audience et de conférence.
Parmi les équipements techniques il faut mettre en évidence les installations de traduction simultanée, compte tenu du multilinguisme institutionnel des audiences.
Fiche technique
Maîtrise d'oeuvre
- Architectes : Dominique Perrault / Paczowski & Fritsch / m3
- Ingénieur en génie civil : Ass. mom. Inca / Schroeder & ass / TR-Engineering.
- Ingénieur en génie électrique : Ass. mom. Felgen et associés Engineering sa / Bevilacqua et associés sa
- Ingénieur en génie thermique : Jean Schmit Engineering s.à.r.l.
- Ingénieur en génie sanitaire : RMC-Consulting s.à.r.l
- Paysagiste : /
- Bureau de contrôle technique : Secolux
- Organisme agréé : AIB Vinçotte
- Coordinateur sécurité santé : Lux CEC
- Coordinateur-pilote : Geprolux sa
Chiffres clés du projet
- Surface nette : 125.000 m2
- Volume bâti : 610.000 m3
- Budget du projet : Eur 343’250'000.-TTC (ind. constr. 534,95 du 01.10.2000)
Timing
- Vote de la loi par la Chambre des Députés : 18 juillet 2002
- Début du chantier : décembre 2002
- Durée de chantier prévisionnelle : 70 mois