- Type : Bâtiments
- Etat d’avancement : Finalisé
- Autorité compétente : Administration des bâtiments publics
- Date de mise en service : 1 juillet 2006
- Commune(s) : Luxembourg
Présentation
La réputation du Grand-Duché à l’étranger provient essentiellement de sa fonction comme centre financier et grâce au bien-être matériel, mais pas forcément à cause de son rôle comme pôle culturel. Le Musée d’Art Moderne Grand-Duc Jean comble cette lacune sur le plan culturel. En effet, le temps était venu pour favoriser et supporter au Luxembourg la création d’art, puisqu’un pays qui a joué et qui joue un rôle tellement important en Europe, se doit de disposer d’un centre d’activités culturelles, capable de symboliser ce rôle du Grand-Duché au plan international.
Un enrichissement pour le plateau du Kirchberg
Jusqu’à présent, le plateau du Kirchberg était surtout caractérisé par la vie économique, les bureaux et les services. En dehors des heures de travail, ce quartier de la ville prenait un aspect plutôt froid et désert. Le nouveau musée vient de remédier à cet état de choses en vitalisant le plateau du Kirchberg, de même que les projets du Musée "Dräi Eechelen" et de la Salle de Concert, conçue par Christian de Portzamparc.
Le choix du site
Le site des Trois Glands se montre particulièrement adapté à la réalisation d’un établissement culturel puisqu’il permet de faire le lien entre le passé et notre civilisation moderne. Les vestiges qui témoignent du passé mouvementé de la ville de Luxembourg ont été sauvegardés dans leur quasi intégralité.
Expositions
Le nouveau musée offre pour la première fois, au Luxembourg, un espace adapté à la présentation d’oeuvres contemporaines permettant d’organiser des expositions de grandes importances. Par la création du nouveau musée, le gouvernement a voulu dépasser le cadre national et régional pour aboutir à une réputation internationale.
Enseignement, recherche, animation
Le rôle du nouveau musée n’est pas seulement d’exposer des oeuvres d’art mais également d’initier le public luxembourgeois et étranger de mème que les enfants à l’art contemporain, à ses règles et ses codes.
Lieu de rencontre
L’originalité du nouveau musée est non seulement d’être un lieu d’exposition, mais un espace public dans tous les sens du terme, en offrant les fonctions d’espace de détente, de repos et de rencontre.
Concept urbanistique et paysager
Le site est la donnée essentielle du projet à partir de laquelle se développent le concept général et l’architecture. Après analyse de différents emplacements, le site des Trois Glands a été retenu, dont l’architecte Ieoh Ming Pei était fasciné, et qui se trouve ni trop loin, ni trop proche du centre ville, dans un cadre naturel boisé ravissant et ménageant d’admirables vues sur la cité. La nécessité de conserver les vestiges du Fort Thüngen et de juxtaposer l’architecture moderne à celle des fortifications, a fait un appel particulier au talent de l’architecte.
Le Musée d’Art Moderne Grand-Duc Jean fait également le lien entre l’ancienne forteresse et la nouvelle Place de l’Europe, réaménagée, elle aussi.
Concept architectural
Une des difficultés majeures a été de stabiliser les anciennes fortifications. Le bâtiment, un véritable monument, épouse la forme des vestiges de l’enveloppe du Fort Thüngen. La construction a l'aspect d’un grand monolithe minéral. On utilise du béton pour la structure portante, de la pierre naturelle à l’extérieur et à l’intérieur et évidemment de grandes verrières cristallines qui confèrent à l’ensemble une légèreté contrastant avec la masse du réduit. Un petit pavillon octogonal latéral complète le monument.
L’espace du musée témoigne d’une grande flexibilité. Ainsi, on y trouve diverses salles d’exposition, salles de formation, d’activités diverses etc.
La climatisation et l’éclairage ont été l’objet d’études minutieuses pour garantir une présentation parfaite et une bonne conservation des oeuvres exposées ou pour organiser des différentes activités.
Parmi les autres espaces, il faut notamment citer l’auditorium à 120 places, la bibliothèque, la boutique, la cafétéria, les ateliers ou encore les salles réservées à l'art audiovisuel. Le grand hall est la charnière centrale du bâtiment, depuis lequel on accède aux différents niveaux et espaces du musée.
Un éclairage spécial assure une illumination nocturne du musée, visible depuis la ville haute.
Concept technique
Les travaux de terrassement se sont avérés délicats par le fait de l'obligation de la préservation des vestiges. Ceci a impliqué la stabilisation et remise en état des murs historiques existants. Cette opération était d’autant plus difficile que la qualité des maçonneries anciennes était très fragile.
La structure portante du bâtiment proprement dit est réalisée en béton; ceci vaut tant pour les murs que pour les planchers. Technique traditionnelle, cette exécution ne présente pas de difficultés particulières.
Les parements et recouvrements de sols, à l’exception de ceux des galeries d’exposition qui sont exécutés en bois, sont réalisés en pierres naturelles. Le choix s’est porté sur la pierre de Bourgogne qui rappelle le grès de Luxembourg tout en présentant une texture plus compacte et de meilleures propriétés physiques.
La verrière est réalisée au moyen d’une structure filigrane en acier laquelle reprend les menuiseries métalliques avec son verre isolant blanc.
Les menuiseries intérieures sont réalisées en bois naturel adapté à l’esthétique de l’ensemble.
L’éclairage tant naturel qu’artificiel prend une importance capitale dans la conception du Musée d’Art Moderne Grand-Duc Jean. Cet éclairage faisant appel à des sources de lumière judicieusement étudiées vise à illuminer les œuvres d’art dans les meilleures conditions.
La sobriété des salles d’exposition permet une mise en valeur des œuvres d'art exposées.
Les galeries d’exposition situées à l’étage sont éclairées par une lumière naturelle zénithale complétée par un éclairage artificiel approprié.
Les galeries d’exposition du rez-de-jardin, sous lumière naturelle, obéissent aux mêmes critères, tout en intégrant la flexibilité souhaitée par le programme.
La conservation des œuvres d’art exigeant des températures et degré d'humidité précis, des installations de traitement d'air performentes ont été mises en place. Les exigences les plus contraignantes concernent les galeries d’exposition du rez-de-jardin et de l’étage.
Fiche technique
Maîtrise d'oeuvre
- Architectes :
- Pei Cobb Freed & Partners Architects LLP, New York
- Georges Reuter Architects, Luxembourg
- Ingénieur en génie civil : Schroeder & Associés
- Bureau d’études des structures légères : RFR
- Ingénieur en génie électrique : Felgen & Associés
- Ingénieur en génie thermique : Jean Schmit Engineering
- Ingénieur en génie sanitaire : Jean Schmit Engineering
- Direction des travaux : /
- Paysagiste : Michel Desvigne
- Bureau de contrôle technique : SECOLUX
- Organisme agréé : SECOLUX
- Coordinateur sécurité santé : SAGERI
- Coordinateur-pilote : AT Osborne
Chiffres clés du projet
- Surface brute : 12.000 m2
- Volume bâti : 72.000 m³
- Budget global du projet : 88 mio € TTC
Timing
- Vote de la loi par la Chambre des Députés : 17/01/1997
- Début du chantier : début 1999
- Inauguration : 01/07/2006