- Type : Autres ouvrages
- Etat d’avancement : Finalisé
- Autorité compétente : Administration des Bâtiments
- Date de mise en service : Fin 2008
- Commune(s) : Luxembourg
Présentation
Distant de 600 m à vol d'oiseau du noyau urbain, le site du Parc "3 Eechelen" surplombant les profondes vallées de Clausen au sud, du Pfaffenthal à l'ouest et de la Hiel au nord, fut à l'époque exploité par l'ingénieur Vauban et aménagé en puissante fortification au nom de Obergrünewald, puis renforcée par les Autrichiens avec la construction du Fort Thüngen.
Le Fort subit sa dernière transformation sous l'autorité prussienne.
A la veille du démantèlement de la forteresse en 1867, les aménagements du site forment un étonnant exemple de trois siècles d'ingénierie militaire.
Cette longue évolution se termine par le démantèlement, demandé par le Traité de Londres. Ce n'est qu'au XIX² siècle que le plateau est aménagé en parc récréatif.
A partir des recherches archéologiques et des travaux de la Division Anti-Crise en 1980/82, les premiers vestiges du site des "3 Eechelen" furent découverts. Du fait du démantèlement, la plupart des éléments architecturaux étaient dans un état très dégradé. En effet, tous les ouvrages furent rasés entre 30 et 40 % de leur superstrucutre, puis enfouis sous un épais matelas de terre et de pierres.
En 1990, un vaste programme de développement culturel est mis sur pied visant la reconstruction des valeurs historiques et culturelles du Grand-Duché.
En l'an 2000, une consultation restreinte internationale entre paysagistes eut lieu. Le projet du bureau parisien Michel Desvigne fut considéré comme remarquable de par sa simplicité et sa finesse, respectant et unifiant les constructions anciennes et nouvelles.
Le projet du parc "3 Eechelen" reflète la notion "d'espace" mais aussi celle de "temps" du fait de l'avènement d'une technologie sur une autre, témoignage du passage médiéval de la ville de Luxembourg à celui de l'époque moderne. Cette évolution se termine de nos jours par le Musée d'Art moderne Grand-Duc Jean et le plateau européen du Kirchberg, à savoir la Place de l'Europe.
Soulignons d'ailleurs que la fréquentation touristique du patrimoine fortifié et des circuits Wenzel et Vauban a apporté la preuve que le tourisme culturel devient un facteur économique appréciable. Ainsi, les aménagements visés par le présent projet conduisent certainement à accroître l'attractivité de la capitale.
Le projet, en complément aux constructions du Musée d'Art moderne Grand-Duc Jean et du Musée "Dräi Eechelen", prévoit l'aménagement des alentours en parc public. Le terrain traité s'étend de la future Place de l'Europe jusqu'aux voies ferrées en contre-bas du Fort Obergrünewald.
Concept urbanistique et paysager
Suffisamment proche du centre-ville pour ne pas être à l'écart de l'animation urbaine, le paysage se situe dans un nouveau quartier en plein essor. Le projet d'aménagement de la Place de l'Europe de Ricardo Bofill organise l'espace situé entre le bâtiment Schuman et le bâtiment Tour en une place piétonne triangulaire. Cet espace, avec l'implantation en son centre de la Salle de Concert comme élément majeur de composition, est défini par le boulevard urbain et par de nouvelles constructions: l'extension du Centre de conférences et un hôtel de standing.
Ainsi, le site des Trois Glands est intelligemment intégré dans l'espace urbain du plateau tout en ménageant d'admirables vues sur la cité et en conservant son caractère propre et prestigieux, généreux et naturel. De larges emmarchements paysagers créeront une corrélation intime entre la nouvelle Place de l'Europe et le cadre boisé.
La mise en cohérence des éléments présents, tout en respectant la topographie nécessite le respect de certains principes et stratégies:
Le plateau même sera un vide, une clairière naturaliste aux bords boisés, afin de ne pas altérer la lisibilité du paysage, vu depuis la vielle ville.
Le paysage conservera un caractère naturel, en opposition avec le plateau urbanisé de Kirchberg.
Les plantations d'arbres "placent" le Musée d'Art moderne Grand-Duc Jean dans un paysage naturel.
La clairière unifie les architectures singulières sans ajout de traces supplémentaires.
Les stations dans le parc sont:
- la large rampe d'accès menant depuis la Place de l'Europe vers le parvis du Musée d'Art moderne ; elle assure une importante circulation piétonne
- le parvis lui-même d'une surface de quelque 4000 m² réalisé en pavés et en pente régulière vers les douves
- l'esplanade vers la ville haute avec ses gradins, créée entre le parvis du Musée "Dräi Eechelen" et le Fort Obergrünewald
- la terrasse au pied des remparts du Fort Obergrünewald
L'accès au parc depuis la Place de l'Europe est assurée par une rampe large fortement plantée. Le parvis, au caractère semi-urbain, créé devant le Musée d'Art moderne Grand-Duc Jean, avec ses arbres, évoquera l'ambiance d'un parc.
Les arbres seront plantés de façon à créer une place semi-urbaine à caractère naturaliste qui garantira une transparence entre la Place de l'Europe et le Musée d'Art moderne. Une dominante de pins constituera l'ambiance végétale.
Les contours actuellement désordonnés de la clairière demandent une redéfinition claire des limites par la reconstitution des lisières.
Bien que certains végétaux endommagés devront être supprimés, de très beaux sujets seront cependant maintenus en place comme solitaires dans l'espace vide.
Le paysage offrira aux artistes un site authentique et transformable de par sa simplicité du langage et de ses graminées. Ce sera donc un lieu plastiquement puissant aux matières vivantes et dynamiques sans formes rigides. Le paysage sera en permanence accessible au public.
Concept technique
Quant aux matériaux utilisés au sol, le parc présentera une gradation de l'urbain vers le naturel. Ainsi, le passage évoluera de grandes surfaces minérales vers des chemins en pavés avec introduction progressive de joints engazonnés , créant par là différents niveaux de densité.
Au débouché des allées longeant d'abord le Musée d'Art moderne puis le Musée "Dräi Eechelen", s'ouvre une vaste esplanade, cadrée par les lisières, offrant une vue magnifique vers la ville haute. Cette plate-forme sera soutenue par les gradins engazonnés qui constitueront de larges banquettes permettant au public de se reposer et de contempler le paysage . Des activités et manifestations de tous genres pourront y être organisés.
Au Fort Obergünewald sera réalisée une terrasse adossée aux remparts regardant vers la Vieille Ville. Isolée du coeur du parc, il s'agit d'un lieu à la fois intime et spectaculaire.
Fiche technique
Maîtrise d'oeuvre
- Architecte-paysagiste : Michel DESVIGNE
- Ingénieur en génie civil : SCHROEDER & Ass.
- Ingénieur en génie électrique : FELGEN & Ass.
- Ingénieur en génie thermique : /
- Ingénieur en génie sanitaire : /
- Paysagiste : Michel DESVIGNE
- Bureau de contrôle technique : /
- Organisme agréé : /
- Coordinateur : ARCOOP
- Eclairage : L'OBSERVATOIRE 1 - PEI COBB FREED & PARTNERS/Georges REUTER - FELGEN et Associés
Chiffres clés du projet
- Surface : +- 8 ha
- Coût d'aménagement net du parc : 13'000'000 .- Eur htva
- Budget du projet : 17'000'000 .- Eur ttc
Timing
- Vote de la loi par la Chambre des Députés : 16 juillet 2002 (loi du 25 juillet 2002)
- Début travaux : fin 2005
- Fin travaux : fin 2008